L’Heureux Cyclage lance son programme d’accompagnement Trottinomie à destination de ses adhérent·es et des trottinettistes du quotidien.

Grenoble, le 01/04/2025

Pour aller au boulot, au collège, faire ses courses : la trottinette est partout et grignote des parts de mobilité autrefois dévolues au vélo. Dans les ateliers participatifs et solidaires aussi, ses usager·es sont de plus en plus nombreuses à solliciter de l’aide pour réparer leur engin.

Une aide que les ateliers ne sont pas toujours en capacité de leur fournir, faute de compétences ou de pièces détachées adaptées. C’est pourquoi L’Heureux Cyclage lance son programme d’accompagnement Trottinomie à destination de ses adhérent·es et des trottinettistes du quotidien.

Nous avons eu la chance d’avoir été accompagné en « pro bono » par un grand cabinet de conseil, dans le cadre d’un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) lancé par la CIDUV (Coordination Interministérielle pour le Développement du Vélo et de la marche). Cette piste était déjà timidement dans le cadre de notre DLA sur notre modèle socio-économique, mais nous l’avions écartée à l’époque. Depuis nous avons cheminé, c’est vraiment un changement de cap pour notre réseau. Il apparaît très clairement depuis la rentrée que les pouvoirs publics ne font plus du vélo un véhicule d’avenir. Face à ce constat implacable, nous avons été challengé·es sur le lien entre notre vision du futur et notre projet stratégique. Il est plus probable que l’on se déplace en trottinette qu’à vélo à l’avenir. Dans un contexte de raréfaction des ressources financières des collectivités territoriales/de l’État, et de prospective territoriale, nous avons tenté d’ancrer notre vision sociétale dans les contraintes de notre époque.

Camille Dominique, membre de la direction collégiale.

Les bénévoles et salarié·es des ateliers vélo pourront bénéficier d’une formation de deux jours à la réparation des trottinettes, un besoin apparu nécessaire malgré les ressemblances flagrantes entre les deux objets : 2 roues, parfois la présence de chambres à air et d’un frein à disque.

En matière de réemploi les premiers travaux sont très encourageants : d’après une étude d’ECOLOGIC, éco-organisme agréé sur la filière REP ASL et DEEE, les pièces réutilisables sont très limitées, il ne devrait donc pas y avoir d’impact négatif sur les capacités de stockage des ateliers, trop contraintes et accaparées par les pièces de vélo. Des passerelles sont même envisagées entre trottinettes et bicyclettes : certains diamètres de guidon sont identiques et l’on peut utiliser des poignées de trottinettes sur les vélos, et vice-versa. Voir adapter les freins à disque de petit diamètre sur les vélos enfants.

L’Heureux Cyclage ambitionne d’aller encore plus loin, en rapprochant deux objets qu’on a trop tendance à opposer. De futurs travaux devraient montrer la possibilité de souder des tiges de selles sur les trottinettes, pour les rendre apte aux longs trajets. L’amélioration des revêtements des pistes cyclables et voies vertes doit permettre d’y circuler. Grâce aux ateliers participatifs et solidaires et à un travail de rapprochement avec l’AF3V (qui envisage de changer de changer de nom) le trottitourisme devrait faire son apparition sur les routes de France au printemps 2026 à travers une grande campagne de promotion sponsorisée intitulée "Mai à vélo, ou en trottinette".