« Une société solidaire, plus juste, plus inclusive et résolument écologique » : la société souhaitée par l’Heureux Cyclage n’est pas compatible avec les positions du Rassemblement National.

Le Dimanche 9 Juin 2024, jour du scrutin pour élire nos représentant·es au parlement européen, a marqué un score historique pour les partis d’extrême droite (Rassemblement National ; Reconquête) suite auquel le Président de la République a immédiatement décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale. Les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet 2024 qui s’annoncent nous mettent face à l’éventualité très tangible de l’accession du Rassemblement National au pouvoir en France.

En 2022, réunis en Assemblée générale extraordinaire, les ateliers vélo participatifs et solidaires ont investi leur réseau national, L’Heureux Cyclage, d’un projet associatif sans ambiguïté : participer à la construction d’une société solidaire, plus juste, plus inclusive et résolument écologique. L’axe 2 de ce projet nous engage : « Le réseau affirme sa volonté de transformation sociétale et s’inscrit dans les débats de société (transition écologique et solidaire, justice sociale, réduction des inégalités, lutte contre les discriminations, économie des communs,..). »
Notre vision sociétale, votée en AGE, est résolument explicite sur la société dans laquelle nous voulons vivre : « une société au sein de laquelle chacun·e est autonome, libre et respecté·e dans sa diversité »

Cette ambition collective de transformation, forte d’alternatives sociales et économiques en rupture avec le modèle néolibéral dominant est notre horizon. Il est fondamentalement incompatible avec la perspective d’une prise du pouvoir par l’extrême droite.

En effet, Les ateliers vélo participatifs et solidaires sont porteurs de valeurs incompatibles avec celles de partis qui prônent le rejet de l’autre et de ses différences, qui nient la réalité de la catastrophe environnementale que nous traversons et qui n’envisagent comme avenir que le repli sur soi dans une société autoritaire et réactionnaire.

Le monde associatif est depuis plusieurs années fragilisé et mis en péril par le gouvernement d’Émmanuel Macron. Ce gouvernement a ouvert la voie à des pratiques autoritaires en mettant en place des outils, tels que le contrat d’engagement républicain, rendant déjà très périlleuses l’expression des libertés associatives. L’accession de l’extrême-droite au pouvoir aggravera cette situation. Elle menace donc directement la vie, les activités et les libertés associatives et donc celles des ateliers vélos participatifs et solidaires.

Les ateliers vélos sont des lieux d’émancipation, d’autonomie et de solidarité par et pour tout·es, de partage, de lutte et d’éducation populaire. Les impacts d’un gouvernement d’extrême droite sur les subventions et agréments attribués aux associations et sur les interdictions d’activités seront massives et toucheront de plein fouet notre réseau et nos membres.

L’extrême-droite met en péril nos luttes féministes et les permanences en mixité choisie qui fleurissent dans nos ateliers ; elle menace les politiques de la ville, les agréments jeunesse et sport, les programmes éducatifs. Elle s’oppose à l’avènement des mobilités alternatives et actives pour toute·s dans les zones rurales et urbaines en protégeant l’automobile.

L’Heureux Cyclage s’élève avec force contre cette éventualité et appelle ses membres à se mobiliser dès à présent pour s’opposer à l’accès au pouvoir de l’extrême droite et garantir la possibilité d’une société plus juste, plus écologique et plus solidaire.

  • Nous croyons encore et toujours à la mobilisation locale, à l’ancrage territorial qui est notre marque de fabrique, à nos liens privilégiés avec nos bénévoles, adhérent·es, salarié·es, habitant·es, partenaires : nous encourageons chacun·e de nos membres à s’engager localement, avec l’imagination et la créativité qui nous caractérisent, pour s’opposer à la banalisation du discours et du projet du Rassemblement National ;
  • Nous devons continuer à faire du vélo un outil d’émancipation, de nos ateliers des lieux de vivre-ensemble et de solidarité, des portes ouvertes à toute·s et des espaces d’imagination, d’expérimentation, d’avènement d’une société différente ;
  • Nous encourageons chacun·e à porter un vote compatible avec la démocratie, un vote qui s’assurera que notre pouvoir d’expression, de négociation et même de lutte sera préservé, et où nous pourrons continuer à défendre qu’il n’est pas besoin de choisir une lutte, de distinguer ceux et celles qui méritent d’être protégé·es, et où nous pourrons espérer être entendu·es et non muselé·es par des mesures extrêmement liberticides.