La mobilité est un élément essentiel de notre vie quotidienne. Cependant, en France, de nombreuses personnes se voient refuser ce droit fondamental, qu’elles vivent dans la ruralité ou en ville, dans les villages ou les banlieues, dans les centres-bourgs ou les centres-villes.
La cause profonde de cette situation de mal-mobilité est l’absence d’un système de transport global qui réponde aux besoins du quotidien. Cette carence empêche l’accès à des services essentiels et crée une forte dépendance à l’égard de la voiture, qui pèse lourdement sur le budget des ménages.
Conséquence alarmante : 4 Français sur 5 considèrent leur voiture comme un gouffre financier, tandis que 75% des Françaises et des Français voudraient utiliser un autre mode de transport que leur voiture au quotidien et que 53% utiliseraient davantage le vélo si les conditions matérielles près de chez elles et eux étaient meilleures !
Lutter contre cette situation, c’est lutter contre la fracture sociale qui plonge de plus en plus de personnes dans la précarité, en particulier en matière de mobilité. C’est agir en faveur d’une plus grande inclusion des personnes les plus contraintes dans leurs déplacements. C’est libérer du pouvoir d’achat pour les ménages pris en étau par l’inflation des coûts de l’énergie. C’est enfin agir pour une transition juste qui réponde aux besoins des personnes tout en préservant l’environnement.
Au contraire, pousser les Françaises et les Français vers une dépendance totale à la voiture ne mènerait qu’à une impasse. Une impasse sociale, une impasse financière, une impasse environnementale. C’est pourtant le choix que fait l’extrême-droite, en France, comme en Italie ou en Autriche : en s’attaquant aux rares protections offertes par le code de la route aux usagers les plus vulnérables ; en encourageant la loi du plus fort sur nos routes et nos rues par l’affaiblissement des contrôles de vitesse et le détricotage du permis à points ; en abandonnant les personnes à la violence motorisée par manque de financement d’infrastructures piétonnes et cyclables sécurisées ; en s’opposant, enfin, à toutes les mesures qui permettent de créer l’apaisement et la convivialité nécessaires dans nos communes.
Nous appelons à la construction d’un système de mobilité durable impulsé par les pouvoirs publics et organisé par les acteurs du territoire.
- Pour une offre globale qui combine les modes de transport durables, vélo, marche et transports en commun, comme le désirent 80% des Françaises et des Français.
- Pour que les politiques de mobilité répondent aux enjeux de justice sociale et que nos déplacements soient synonymes d’accessibilité et d’émancipation pour toutes et tous.
- Pour organiser nos territoires en plaçant l’humain et l’environnement au centre pour rendre accessibles à pied, à vélo ou en transport en commun les activités du quotidien (emplois, commerces, services publics, loisirs).
- Pour que tout le monde ait la possibilité de se déplacer à vélo, grâce à des infrastructures et des équipements qui répondent aux besoins de sécurité et de confort des 17 millions de Françaises et de Français qui font du vélo, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.
Nous soutenons ainsi la mise en place d’un service public de la mobilité du quotidien comme levier essentiel de la réorganisation de nos territoires autour des besoins essentiels du quotidien.
Demain, nous appelons à ce que chaque personne dispose des moyens pour se rendre au travail, au collège, à la boulangerie, chez le médecin ou au bureau de poste à pied, à vélo, en transports en commun, sans difficultés. Nous appelons à un système de mobilité qui ne fracture plus nos sociétés et nos territoires mais qui nous rassemble, partout, autour d’espaces publics conviviaux.
Pour la justice sociale, pour le lien social, pour la préservation de l’environnement, une seule devise :
Liberté, Egalité, Fraternité, Mobilité !