Suite à notre dernier article à propos de la question du local, le collectif d’administration a obtenu un rendez-vous avec les services de la métropole le 4 juillet 2024, qui représentaient le comité de pilotage de l’îlot Mazagran, le cabinet du président et le pôle patrimoine et maintenance.

Les réponses apportées ne satisfont pas nos demandes légitimes et raisonnables. Nous adressons à ce jour (19 juillet 2024) le courrier suivant aux élu·e·s de la métropole et de la ville de Lyon :

  • Béatrice Vessiller (2ème vice-présidente à l’urbanisme et au cadre de vie)
  • Fabien Bagnon (13ème vice-président à voirie et mobilités actives)
  • Laurence Boffet (18ème vice-présidente à la participation et initiatives citoyennes)
  • Valentin Lugenstrass (9ème adjoint de la ville de Lyon)
  • Fanny Dubot (maire du 7ème arrondissement)
  • Vincent Monot (conseiller métropolitain et conseiller du 7ème arrondissement)
  • Raphaël Michaud (13ème adjoint de la ville de Lyon et conseiller du 7ème arrondissement)
  • Aurélie Griès (adjointe du 7ème arrondissement)

Madame, Monsieur,

Quatre membres de l’Atelier Vélo du Chat perché ont rencontré les équipes de la Métropole jeudi 4 juillet afin de faire un point d’étape sur l’installation de notre association au 207 rue Marcel Mérieux.
Suite à cette réunion nous avons échangé en interne sur les conditions d’aménagement et le calendrier fixé. Soyons francs, pour nous le compte n’est pas bon. Les réponses apportées par la Métropole provoquent chez nous à la fois de l’insatisfaction, de l’attente et de la stupéfaction.

Stupéfaction de voir le local actuel dédié à la réparation de vélo devenir demain un garage automobile. Quel contre-sens de l’histoire et de l’engagement politique de la majorité métropolitaine d’évacuer les vélos pour y loger des voitures. Sans doute que des logiques qui nous échappent (économiques ou judiciaires) motivent cette décision.

Nous avions acté notre départ, que nous comprenions nécessaire aux regards des opérations limitrophes, afin de transformer le tènement occupé par le Chat perché en une zone technique pour le chantier, voire, en un usage temporaire pour une autre activité. Nous étions conscient·es depuis de nombreuses années de la précarité du bail d’occupation temporaire. Alors, oui, nous sommes stupéfait·es d’imaginer qu’il ait pu être pensé l’évacuation d’une association présente à la Guillotière depuis 2011 et accueillant chaque année plus de 1000 adhérent·es, favorisant la pratique du vélo, la réutilisation, la réduction des déchets et l’émancipation à quelques mois d’une élection municipale et métropolitaine pour la remplacer durablement, dans un local rénové à grands frais, par un garage automobile. Le contre-sens de l’histoire urbaine, politique, sociale et environnementale.

Fort du soutien de la métropole depuis l’installation au 29 rue Salomon Reinach en 2016, l’atelier du Chat Perché a affirmé depuis son souhait d’être intégré dans le réaménagement de l’îlot Mazagran. Les concertations sur l’aménagement de l’îlot ont conclu au besoin de maintenir sur site des activités tournées vers les habitant·es et notre association a fait la preuve qu’elle répond pleinement à ce critère et bénéficie à ce titre de la reconnaissance et du soutien des habitant·es et du réseau associatif qui se sont mobilisés autour du Plan Vélo et de l’îlot Mazagran.

Insatisfaction aussi : la réunion du 4 juillet a permis d’avoir des réponses de la Métropole sur les demandes de travaux formulées par notre association le 29 mars 2024. Comme évoqué en réunion, nous regrettons le silence des services durant ces longs mois, qui, nous en sommes conscient·es, ne reflète pas un manque d’action (nous avons pu constater les démarches entreprises) mais ajoute des contraintes de temps à un projet de déménagement/aménagement lourd pour notre association. Au regard des interventions techniques prévues sur ce local, une remise des clefs à notre association ne serait envisageable qu’au dernier trimestre 2024. Vous conviendrez que si nous voulons aménager l’intérieur du bâtiment pour transformer un hangar nu (murs en parpaing et toit en tôle) en local d’activité et déménager notre matériel, nous ne pouvons en aucun cas réaliser cela avant le 31 décembre 2024, fin de notre bail. Pour rappel notre local actuel dispose d’un bureau, d’un vestiaire, de sanitaires, d’une douche, d’une cuisine et d’un local de sérigraphie en plus des zones d’atelier, de stockage et de construction. Nous devrons reconstruire cela. L’économie précaire de notre association ne pourrait tolérer une rupture d’activité. Aussi, nos budgets ne nous permettent pas de faire appel à un prestataire pour l’aménagement intérieur du local (conditions de travail dignes pour nos salarié·es ; accueil respectueux de nos adhérent·es ; adaptation du stockage dans un bâtiment deux fois moins grand).

Les travaux d’aménagement intérieur sont conséquents : aménagement de l’atelier (100 m²), installation de l’espace de construction (50 m²) et de stockage de vélos au sol (40 m²), construction d’une mezzanine de stockage (80 m²), construction d’un espace sanitaire (5 m²) , d’un espace cuisine (10 m²), d’un bureau de travail (20 m²), d’un vestiaire (5 m²) l’organisation du déménagement reposera majoritairement sur du temps bénévole et nécessitera une période plus large et située sur une partie de l’année où les conditions de travail et de chantiers sont moins rudes qu’en plein hiver. Ces travaux d’aménagement nécessitent un investissement de l’ordre de 50 000 euros (voir le détail dans la pièce jointe).

Attente enfin, car les engagements de la Métropole à réaliser des travaux d’amélioration de l’enveloppe du local dont elle est propriétaire ne répondent pas à ce jour à l’ensemble des demandes réalistes que nous avions évoquées dans notre courrier du 29 mars 2024 en particulier en ce qui concerne l’isolation du toit, la création d’une sortie de secours ou la mise en place d’une solution sanitaire satisfaisante.

Nous demandons de pouvoir rester sur l’îlot jusqu’au 1er juillet 2025 afin de mener à bien l’aménagement du local de la rue Marcel Mérieux, et ce dès que ce dernier aura été réhabilité, tout en maintenant notre activité au 29 rue Salomon Reinach en parallèle. Cet aménagement ex-nihilo nécessite un soutien financier de l’ordre de 50 000 euros.

Vous trouverez après ce message le compte-rendu des informations transmises lors de la réunion à ce sujet et notre avis après échange en interne.

Alors, oui le Chat perché demande considération, prise en compte de sa demande légitime de rester, ou revenir après travaux, dans le quartier Guillotière et en attendant : un vrai soutien technique et politique pour une bonne transition de notre activité au service des adhérent·es du 7e arrondissement et alentours.

Pour conclure, nous souhaitons rappeler que nos demandes sont motivées par des enjeux supérieurs au simple maintien en activité d’une quelconque association. Nous parlons là d’une association porteuse d’emplois non délocalisables, inscrite dans un quartier depuis 13 ans et dans le tissu associatif depuis 17 ans, avec un objet qui est reconnu par la Métropole comme participant au système vélo nécessaire au développement des mobilités actives. Quel message la Métropole souhaite-t-elle envoyer ? Est-ce celui d’une collectivité ambitieuse sur la politique vélo et qui soutient les ateliers d’autoréparation en ne les limitant pas à une survie précaire dans des locaux inadaptés ou celle d’une collectivité qui déplace des pions sur une carte du 7e pour la bonne réalisation de ses projets urbanistiques ?

Nous sollicitons un rendez-vous avec Mme la vice-présidente Béatrice Vessiller et Mr le vice-président Fabien Bagnon, dès le mois de septembre 2024, pour trouver ensemble une issue favorable à l’avenir de notre association.

En restant toujours disponible pour vous rencontrer.
Bien cordialement

Le Conseil de gestion de l’Association Atelier du Chat Perché