L’étude ADEME sur les ateliers d’autoréparation vélo menée au deuxième trimestre 2017 vient d’être publiée :
http://www.ademe.fr/etude-devaluation-services-velos
Ce que nous apprend l’étude :
L’enquête
Avec 2631 réponses au questionnaire, l’enquête a particulièrement bien fonctionné auprès des ateliers et de leurs adhérent·e·s.
Les utilisatrices et utilisateurs des ateliers vélos
Les ateliers vélo ne sont pas genrés : la répartition femmes/hommes dans les ateliers vélos et les personnes ayant répondu (40/60) sont quasiment identique à celle des cyclistes urbains français·e·s (38,5/61,5), données INSEE 2017.
Les utilisateur·ice·s des ateliers vélos parcourent le double de distance de la moyenne nationale pour se rendre sur leur lieu de travail. Il·le·s sont aussi deux fois moins motorisé·e·s ou multi-motorisé·e·s et sont sur-équipé·e·s en vélo.
Les utilisateur·ice·s des ateliers vélos appartiennent globalement à des groupes sociaux identiques à la moyenne nationale des usager·e·s du vélo au quotidien.
Les ateliers vélos sont utilisés par toutes les tranches d’âge avec tout de même une surreprésentation des 25 – 35 ans, peut être due à un effet générationnel.
Parmi les utilisateur·ice·s, l’ensemble des tranches de revenus est globalement représenté, avec une sur-représentation des faibles revenus. Les ateliers vélo ont sans doute tout intérêt à adapter leurs différents types d’adhésion en fonction des revenus des utilisateur·ice·s.
Acquisitions et réparations
94 % des personnes qui ont répondues à l’enquête possédaient déjà un vélo au moment de leur adhésion. Néanmoins 87 % déclarent aussi avoir trouvé leur vélo dans l’atelier.
À plus de 98 %, il·le·s déclarent avoir appris à réparer leur vélo à l’atelier. Il·le·s diagnostiquent plus facilement et attendent moins longtemps pour le réparer.
38 % des personnes enquêtées ont déclaré qu’un problème technique les empêchaient de faire du vélo (réparation ou acquisition).
Il existe une disparité dans la fréquence d’utilisation des ateliers vélo avec 46,9 % qui se rendent à l’atelier une ou deux fois par an.
30 % des personnes déclarent ne plus fréquenter l’atelier parce qu’elles sont devenues autonomes ! Objectif réussi !
À 98 %, il·le·s sont satisfait·e·s par les ateliers (87,8 % chez les ancien·ne·s adhérent·e·s).
La pratique
À près de 70 %, il·le s déclarent que l’adhésion à l’atelier a changé leur pratique.
À plus de 50 %, il·le·s déclarent que le risque de vol est une des principales contraintes à l’utilisation du vélo en ville. Aux ateliers vélos de s’organiser pour répondre à cette contrainte.
La pratique du vélo et les réparations changent davantage chez les adhérent·e·s par rapport aux ancien·ne·s adhérent·e·s. Ces dernier·e·s ressentent également moins d’effet bénéfique pour la santé.
Pour 77 % des adhérent·e·s, la pratique du vélo contribue positivement à leur santé.
Il y a peu de report modal effectué grâce aux ateliers vélo car les adhérent·e·s faisaient déjà beaucoup de vélo avant leur adhésion. Mais il·le·s sont 48 % à avoir déclaré que leur pratique du vélo a changé depuis leur adhésion.
Les coûts
L’effort financier de la collectivité (en forme de subventions ou de contrats aidés) nécessaire pour générer un kilomètre à vélo grâce à un atelier d’autoréparation génère 11,5 fois plus de bénéfices pour la collectivité dans son ensemble (1,16 € de bénéfices pour 0,10 € de dépenses). L’intérêt général n’est donc plus à démontrer.
L’atelier d’autoréparation présente une efficacité supérieure à la moyenne des autres services vélos pour le critère du coût pour la puissance publique par kilomètre supplémentaire généré à vélo. Si on admet que le coût pour la puissance publique se monte à 35€/an/adhérent·e, les ateliers vélo se place en tête des services vélo en terme d’efficacité grâce à leur autofinancement.
Ce résultat est néanmoins à nuancer : sur les 35€ de coût pour la puissance publique, une grande partie provient des aides de l’état pour les contrats aidés. Un partie également de cette somme provient du financement de projet hors atelier (événementiels, CUCS, interventions, etc.).
Le coût pour la collectivité locale, mairie ou métropole, est donc très réduit alors que les bénéfices, eux, sont bien réels.
De plus, il existe une grosse différence entre structures employeuses et non employeuses.
Les besoins
Les utilisateur·ice·s des ateliers vélo désirent plus d’ateliers dans des locaux plus grands. De là à dire que les collectivités locales ont leur rôle à jouer, il n’y a qu’un pas.